vendredi 21 juillet 2023

 A haïku a day keeps the boredom away…


Une étoile filante

Vers Mars ou au delà 

Ce n’est qu’un avion

jeudi 20 juillet 2023

Texte très court extrait d’un roman oublié dans un tiroir. Je m’interroge. Le reprendre ou l’oublier à jamais.


Le Vœu du Prince Mutep

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A Nopisox durant la saison chaude de l’ère 891



Le jeune prince Mutep s’assied sur le muret et songe au départ prochain. Combien de fois a-t-il souhaité, traversant le port de Karveoz, être l’un de ces malheureux qui étendus sur le sol brûlant parmi les ballots de marchandises, rêvent les yeux entrouverts en mâchant leur dose de tuvore. Et voici qu’il est libre enfin, à Nopisox où personne ne le connaît car il a réussi à semer son fidèle garde du corps. Il laisse aller ses pensées, les yeux fixés sur l’eau du port, scintillante au soleil comme le mercure. Il laisse courir ses pensées au rythme des clapots contre la digue, dans le sifflement et le fracas des grues qui chargent le torkon noir. Les sirènes des bateaux, l’odeur puissante des poissons qui sèchent dans le hangar voisin ne le gênent pas. Bien au contraire. Pour la première fois de sa vie, il se sent libre.

Pourquoi partir ?

Mutep songe à son enfance, celle d’un prince  paresseux et intelligent. Il songe à son premier déplacement, le terme voyage étant réservé aux professionnels, vers l’Ove-Pecerre et se rappelle avec quelle passion il avait aimé cette vie nouvelle loin des contraintes du palais paternel. Tous les souvenirs de cette époque lui sont présents et vivaces. Il était heureux. Il l’est encore, du moins le croit-il.

Alors pourquoi partir ? Il ne s’agit pas là d’un désir romantique d’adolescent. Il souhaite simplement rompre la monotonie béate de son existence de privilégié.

Dans quelques heures, il sera à bord d’un voilier à destination de Pyfrygor aux confins du royaume de son père. Son vœu: enfin vivre.



Pyfrygor durant la saison blanche de l’ère 894


Mutep sort de sa maison de glace. Ces temps-ci les journées sont étranges et monotones. Depuis huit jours il neige. Il faut sans cesse déblayer les abords de la bâtisse. Il a installé une longue corde jusque chez le voisin, histoire de ne pas se perdre en allant lui porter des provisions car vents et tourbillons cachent la lumière naturelle et souvent on ne peut voir sa propre moufle au bout du bras tendu.

Des cris d’enfants Imdengen attirent son attention. Ce sont des hurlements sur deux tons différents. Dès leur plus jeune âge ces petits gamins apprennent à imiter les oiseaux sauvages de manière à les inciter à descendre à portée de fusil.

Profitant de l’accalmie Mutep chausse ses raquettes et prend son arme. Il vérifie la présence rassurante de son couteau à sa ceinture.

Il se dirige vers le lac gelé à proximité duquel les huttes Imdengen sont rassemblées. Au ciel, une planète rougeâtre ressemble à une bombe arrêtée dans sa chute.

Glissant sur la neige fraîche Mutep songe au chemin parcouru. A la découverte du silence dans les régions glacées du Sud. A celle d’un peuple différent du sien. Des êtres qui lui ressemblent et qui vivent comme des bêtes. A ses congénères ivres de tuvore la plupart du  temps et pour qui voler, violer et tuer font partie du quotidien. Lesquels vivent comme des bêtes?


Qu’a-t-il vraiment retenu de son escapade ?


Après deux années de vie rude et dangereuse il caresse l’espoir de rentrer au bercail. Il est venu jusqu’ici à la recherche d’un autre monde. A part la nature, les paysages glacés même en plein été et dont il a fini par se lasser, il n’ a rien rencontré de nouveau. Le mot civilisation a perdu son sens. Du moins  sera-t-il mieux armé pour déjouer les intrigues ourdies au sein du palais royal.


Mutep lève son arme, vise et tire.  Tout ce qu’il souhaite est à sa portée. Son seul souhait: Le repas du soir.


mardi 18 juillet 2023

 Les années passent et les rides s’insinuent traîtreusement sur mon visage. Un beau matin, je m’éveille: vieille et peu avenante. Suis-je ma mère ? Ou ma grand-mère ?

Dans ma tête: ça va. 

Du moins je le pense.

Pourquoi à une certaine époque ai-je ressenti le besoin de blogger ?

En retrouvant quelques carnets je tombe sur ces liens oubliés. Oubliés également nombre de mots de passe…

À SUIVRE…

mercredi 25 mars 2020

Il fut un temps où je bloguais. C’est peut-être le moment de revenir. A dire vrai je préfère lire les autres, rencontrer de nouveaux textes et les personnes qui se cachent ou non derrière leurs pages.

Parler de soi directement est plutôt gênant. Néanmoins évoquer des lectures, des rencontres, des coups de coeur enrichit l’esprit, aide à clarifier sa pensée. Et comme ce genre de publication passe inaperçue cela devient un exercice plaisant.

Ainsi je peux passer d’un conte pour enfant à la critique d’un essai, d’un souvenir de voyage à la rédaction de quelque poème, du coup de gueule politique à une recette de cuisine. Personne ne peut s’en offusquer. Chacun est libre d’entrer dans ma caverne.

La critique est acceptée. Positive ou négative. Elle donne de nouveaux sujets de réflexion.

Si je blogue, c’est par plaisir. Celui de l’écriture. Et si je blogue rarement j’écris néanmoins quotidiennement.

Bécassine est toujours ma cousine. Elle m’accompagne depuis l’enfance, il y a au moins soixante-dix ans... Techniquement c’est un petit personnage que je glisse dans mon sac de voyage. Elle et moi sommes venues de Bulgarie la semaine dernière pour nous poser à Londres où le Coronavirus nous assigne à résidence jusqu’au moment où nous pourrons regagner nos pénates dans les Landes. Entre temps nous ferons connaissance avec mon septième petit enfant. Début mai.

Comme d’habitude, je lis. Zadie Smith : White Teeth.  Et Jane Gardam : Old Filth.

Je ne peux rien en dire car je commence.

Demain est un autre jour.

jeudi 18 août 2016

Depuis Venise...

Une jolie fin d'hiver à Sofia, suivi d'un début de printemps lent à démarrer. Puis un séjour à Londres, familial, chaleureux et amical. Les promenades en bus, la Tate, Saatche et le V&A. Aimé me perdre dans Soho que je n'avais pas visité depuis des siècles. Et enfin un bus de Londres à Paris pour attraper  l'unique train vers Dax. Pourquoi est ce que je voyage toujours en période de grèves SNCF ?

La mise en route de ma maison abandonnée depuis six mois, quelques travaux et règlements de factures douloureux.

Et me voilà prête pour les vacances des uns et des autres.

Le projet actuel est l'écriture d'un roman-de-sorcière, commande de ma précieuse C. Qui aura neuf ans en octobre. Nous en sommes au chapitre 5 sur 10 que comptera le livre.

lundi 11 avril 2016

Venise, Venice, Venezia

Depuis que l'an passé, à soixante douze ans, j'ai découvert Venise, je n'en suis pas remise. La Sérénissime est devenue une obsession. Pas un jour ne passe sans que j'y retourne, en pensée, en lecture ou même en rêve. Et si je tente d'analyser ce coup de foudre, ce coup de coeur, je reste paralysée devant l'écran de mon ordinateur.

Une amie m'a offert ce cadeau et cette année je l'ai transmis à mes filles chéries. Nous nous sommes retrouvées dans une location à Castello. Pendant cinq jours nous avons arpenté et dégusté les lieux. Presque au hasard. Nous avons su oublier et surtout éviter nos frères les touristes. C'est une fratrie dont je peux aisément me passer. Je n'ai jamais été une touriste dans l'âme. Je voyage. Plutôt en solitaire comme le chante si bien Gérard Manset. Pour ma part, j'aime aller d'un point à un autre, le plus lentement possible, puis vivre normalement. Marcher, me perdre, utiliser les transports en commun et à l'occasion visiter un monument. En ressortir et avant de rentrer au logis, acheter une botte de poireaux ou quelques denrées mystérieuses selon le pays où je me trouve.

Donc, cette année au lieu d'arriver par la voie des airs, je suis venue à pas lents, au rythme d'un car Eurolines en provenance de Paris. Un bonheur. Par forcément esthétique car de Milan à Venise le paysage n'a rien d'enthousiasmant. Mais je l'ai vu. Malheureusement je n'ai pu rentrer à Sofia par la route. Les dates n'étaient pas favorables. Ce sera pour l'an prochain.

Revenons à Venise, il est évident que San Marco se traverse au petit matin. J'aurais adoré m'y promener tard le soir en sortant mon chien.
Il convient également de s'y rendre après le carnaval, à la fin de l'hiver ou à l'orée du printemps. Il m'est arrivé de ramasser au sol quelques confettis oubliés par les équipes de nettoyage.

Il n'y a pas que Venise. Torcello, Burano et même Murano, malgré les horreurs exposées à tous les coins de rue. Il me reste tant à savourer... J'espère vivre assez longtemps pour m'offrir ce paradis intemporel de nombreuses fois encore.

mercredi 27 janvier 2016

Blogging. C'est un exercice d'écriture. Destiné à être publié.

Disons plutôt à être partagé. Ce n'est pas censé être un plaisir solitaire. Et pourtant...

Le ou les lecteurs éventuels y cherchent des réponses, des renseignements, des images, des idées, des trucs et autres recettes.  Des deux côtés de la barrière chacun y trouve son compte. Le blogger s'exprime sans trop s'exposer, tant la diffusion reste limitée. Le lecteur pense avoir accidentellement trouvé une pépite, surtout s'il ne connaît pas personnellement l'auteur.

L'idée principale semble vraiment être celle du partage. Sinon il suffirait de remplir des cahiers à la main. Rien à voir avec un journal. Ce dernier peut être informatisé mais pas publié.
Comment partager son blog ? Avec qui le partager ?

Personnellement je veux bien que mon ou mes blogs soient lus et commentés mais je ne suis pas prête à rechercher des lecteurs. Quelques mots clés me suffisent. Le hasard fera le reste. Et pourtant j'aimerais beaucoup discuter avec d'éventuels lecteurs. C'est ainsi que j'ai rencontré deux ou trois personnes. Un bonheur.

Blogger chaque jour c'est une discipline et je ne suis pas disciplinée.
Blogger, pour moi correspond à un coup de cœur.

Parfois je suis prête à m'exprimer et je ne retrouve plus mon mot de passe... Les mois s'enfuient avant que je ne revienne gratter à la porte.